Éclaircissements ...
Tout au long de nos recherches pour l'élaboration de notre dossier, nous avons rencontré diverses difficultés, notamment dues à des incompréhensions ainsi qu'à certains manques d'informations plausibles.
Il restait donc un certains nombres de points à éclaircir, et nous avons jugé bon de nous renseigner auprès de spécialistes. C'est donc dans ce contexte que nous avons contacté Le Professeur Oliver Oudar, afin d'obtenir des informations supplémentaires ainsi que des précisions sur certains points sensibles du dossier.
Son aide nous a été précieuse, sa collaboration s'est traduite par des conseils et de nombreuses réponses à nos interrogations. Nous en avons profité pour mettre en ligne une interview que nous lui avons soumis, et qu'il a accepté de faire malgré son emploi du temps très chargé.
Il restait donc un certains nombres de points à éclaircir, et nous avons jugé bon de nous renseigner auprès de spécialistes. C'est donc dans ce contexte que nous avons contacté Le Professeur Oliver Oudar, afin d'obtenir des informations supplémentaires ainsi que des précisions sur certains points sensibles du dossier.
Son aide nous a été précieuse, sa collaboration s'est traduite par des conseils et de nombreuses réponses à nos interrogations. Nous en avons profité pour mettre en ligne une interview que nous lui avons soumis, et qu'il a accepté de faire malgré son emploi du temps très chargé.
L'interview
- Pour commencer, une présentation serait la bienvenue.
Professeur Olivier Oudar, responsable pédagogique et administratif du Master Mention « Sciences & Santé », Université Paris 13 Nord.
- Tout d’abord, en évoquant la nanotechnologie, peut-on parler de révolution technologique à proprement dire ? Dans quelles mesures ?
Cela peut être considéré comme une révolution technologique car si les résultats des premières recherches se confirment cela pourra aboutir à des grands changements dans la vie quotidienne.
- Le domaine biomédicale est enclin à de nombreux progrès dus aux avancées technologiques, cependant, pensez-vous que la nanotechnologie pourra, dans un futur proche, totalement changer nos fondements et notre vision de ce domaine ?
Non pas vraiment, peut être cela pourra apporter une amélioration de la vie de certains patients (apports de nouveaux médicaments plus ciblés), mais pas une révolution.
- Beaucoup de personnes fantasment sur la perspective de robots nanométriques, capables d’interagir avec l’organisme, peut-être même dotés d’une intelligence artificielle. Pensez-vous que dans un futur proche ces robots pourraient exister ?
Dans un futur, certainement, mais peut-être pas si proche.
- Il existe plusieurs méthodes pour « venir à bout » du cancer à l’aide des nanotechnologies. Quelle est la technique la plus prometteuse/intéressante selon-vous?
Le ciblage des médicaments par des "moteurs" nanotechnologiques me semble prometteur.
- Rencontre-t-on des problèmes vis-à-vis de l’élaboration de nanoparticules biocompatibles ?
Oui, la tolérance par l'organisme, les problèmes de toxicité.
- Les nanoparticules sont-elles une alternative à une thérapie longue et surtout coûteuse ?
Pas forcément, les nanotechnologies font appel à des particules souvent métalliques (or, Fer) souvent assez couteuses.
- Pourrait-on envisager d'utiliser une nanoparticule « tout-en-un » pour diagnostiquer, cibler ainsi que détruire les cellules cancéreuses ?
Pourquoi pas mais nous en sommes encore loin.
- Existe-t-il des zones où l'efficacité des nanoparticules est optimisée/amoindrie ?
Des études sont en cours à propos de l’efficacité des nanoparticules en fonction de la zone d’application.
- Comment arrive-t-on à cibler une tumeur ou une cellule cancéreuse et faire en sorte qu’une nanoparticule l’atteigne par les voies naturelles ? (passage à travers des obstacles de l’organisme …)
Justement c'est bien là encore le problème. Il faut trouver des moyens afin d’envoyer ces nanoparticules vers leurs cibles ; notamment en caractérisant les différences entre les cellules tumorales et les cellules non tumorales (surtout en surface des cellules).
- Quels inconvénients peuvent surgir de la toxicité d'une nanoparticule dans l'organisme? (Quantum Dots, nanoparticules de silice)
Des lésions plus ou moins sévères des organes, une accumulation de nanoparticules de fer dans les capillaires peuvent être les conséquences de telles pratiques.
- Une fois avoir accompli sa tâche, comment la nanoparticule peut-elle être expulsée de l'organisme?
Par voie urinaire après filtration rénale.
- Une accumulation de nanoparticules dans certains organes pourrait-elle engendrer des effets nocifs à court/long terme ?
On n'en sait rien c'est bien là encore un problème pas encore résolu, nous n'avons pas assez de recul.
- Comment la surface des nanoparticules est elle rendue spécifique (spécificité de substrat) aux cellules tumorales ?
En y accrochant des récepteurs reconnus spécifiquement par les cellules tumorales.
- A-t-on assez d’informations sur les laboratoires sur puces (mode de fonctionnement…) ? Peut-on espérer voir ces prototypes sur le marché d’ici quelques années ?
Probablement, les recherches sont fructueuses et l’avenir de ces prototypes est prometteur.
- Nous savons que des essais sur des souris ont déjà eu lieu et ont été concluants, mais pourront-nous envisager des essais sur l’Homme dans l’année à venir ?
Oui, lorsque nous aurons des résultats probants sur les animaux, ainsi que lorsque nous aurons identifié les effets secondaires.
- Qu’est est-il des dangers liés à l’utilisation de cette nanotechnologie ? Peut-on parler de « limites » ?
Nous n'en savons pas encore grand-chose, mais la toxicité des nanoparticules fait parler.
- Comment expliquez-vous la longueur d’avance que conservent les chercheurs américains par rapport aux autres chercheurs (à propos de la nanotechnologie) ? Quelle est la situation de la France par rapport à ces avancées technologiques ?
Les Etats-Unis bénéficient d’enveloppes très importantes quant au budget pour la recherche scientifique, cela explique leur avance par rapport aux pays Européens qui subventionnent moins ces recherches.
- Et pour finir, croyez-vous que nous avons ici un projet concret, qui serait une alternative à la guérison de maladies jusque là incurables ? La société serait-elle prête à s’adapter à ces nouvelles méthodes et les inscrire dans ses mœurs ?
Oui, mais un très long chemin reste à parcourir. Ces nouvelles techniques pourraient s’encrer dans nos habitudes et changer notre quotidien, mais la recherche doit suivre.
Nous vous remercions d'avoir accepté de répondre à nos questions.
Contact : [email protected]